Sœur âne, ne voyais-tu rien venir ?
Article publié le 30 mai 2012 sur le site du Devoir | par Lio Kiefer
Un p’tit tour du côté de Lanaudière, à Sainte-Mélanie, à la découverte d’une famille qui fait aussi bien dans l’enseigne décorative, la sculpture sur bois, la massothérapie et l’âne…
Ils s’appellent Richer, Eugène, Fléchelle, Lucie.
* Lucie est pancartiste ainsi que maman de trois grands enfants. Pancartiste c’est, selon Lucie, fabriquer des enseignes taillées dans le bois et peintes à la main, avec nervures dorées. Les motifs peuvent aller du geai bleu inquisiteur au cerf de Virginie, l’œil coquin, en passant par Casse-Noisette ou une symbolique hôtelière ou municipale. En se promenant dans Lanaudière en voiture, on reconnaît sa signature. C’est simple, c’est tout ce qui ne ressemble pas aux affichettes de Reno Dépôt, Canadian Tire ou autres Home Machin… Enseignes Lucy Landry.
* Raphaël a 19 ans, mais c’est déjà un sculpteur aguerri. Sa spécialité c’est le médiéval, qui oscille entre cuillers, assiettes et baguette magique. Déjà membre actif des Métiers d’art de Lanaudière, il se promène d’expo en expo, en obtenant toujours un vif succès. Celui que j’appelle affectueusement le Harry Potter des divinités boisées reste un incontournable pour des présentations et animations dans des écoles, des bibliothèques, des camps d’été ou d’hiver, des corporations en mal de divertissement, d’idées et de créativité.
* Eugène est déjà papa de deux enfants, mais il est surtout massothérapeute. Il peut livrer consultations à la maison et il exerce en ce moment dans des centres de relaxation des massages nordiques, sur appel. Une influence manuelle qui vient du papa, Martin Larivière, qui pratique l’acupuncture depuis de nombreuses années.
* Flèchelle. La plus jeune. Elle complète ses études, en ne sachant pas encore si elle sera aidante pour les humains ou les animaux.
Avec sa mère, Lucie, elle a mis au point une âsinerie du nom de L’âne gardien. On fait la visite de la douzaine d’ânes et d’ânesses qui peuplent le lieu. Il y a des bébés avec le «front dans le toupet». Des ânesses attentives à leur bébé et encore conscientes de leur look. Et un mâle reproducteur fou, un peu macho et très crieur ou chanteur.
Entre la visite des lieux et la présentation des individus à quatre pattes, on peut également s »intéresser aux produits issus du lait d’ânesse (crèmes anti rides, etc.) Si on ne se déplace pas à Sainte-Mélanie, on peut acheter en ligne.
On y fait également la vente d’ânes pour la compagnie. En Europe, on réutilise les ânes dans les campagnes et montagnes pour servir de porteurs de victuailles, pour des randonnées, etc.
Si vous voulez acheter à L’âne gardien, vous devrez montrer ou démontrer un CV moral à toute épreuve pour s’approprier un ânon. Lucie est une stakhanoviste de l’âne au Québec. Pas plus de 500, race presque disparue, d’où le combat.
Un message pour le Ministère de la faune, de la flore et compagnie. Quand on donne le droit d’espèce protégée à l’outarde passante, au huard circonstanciel et au monarque fatigué, on peut revendiquer la protection, envers et contre tous, et donner une chance à l’âne au Québec.